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Des produits non-durables

Dernière mise à jour : 3 déc. 2020



Ces produits sont utilisés de façon importante, en effet, au cours de sa vie, une femme utilise en moyenne entre 5 000 et 15 000 tampons ou serviettes, qui finiront dans les poubelles. Ces produits ont, d'une part, permis aux femmes une meilleure gestion de leur menstruation et d’autre part les ont entraînées dans un cercle vicieux de l’achat régulier de ces produits.




 

Les produits d'hygiène féminine sont un exemple parfait de notre système économique linéaire, néfaste pour l'environnement. Une économie linéaire est, comme l'a défini l'ONU, “un modèle économique où l’on extrait de grandes quantités de ressources naturelles pour produire des biens qui le plus souvent, sont rejetés dans une décharge.” (ONU - DAES 2019). Les produits intimes ne sont pas recyclables à cause du sang et des composants dont ils sont faits. Ainsi ces derniers se retrouvent dans des décharges ou dans la nature et participent à la pollution de la planète. Pour mieux comprendre les dégâts qu’ils peuvent causer, regardons de plus près les composants des serviettes hygiéniques et des tampons.

Au-delà de l’aspect négatif pour l’environnement, ces produits contiennent de nombreux produits chimiques dont les effets sont soit négligés, soit inconnus contrairement aux emballages d’autres produits. D’autre part, en plus des produits chimiques utilisés pour une meilleure absorption du sang, il y a des ajouts intentionnels de lotions, parfums ou pigments, augmentant les risques d’effets négatifs pour les femmes (Anses, 2019).

Bien que les grandes marques utilisent plus ou moins les mêmes composants et respectent des normes de santé, les composants principaux sont en grande majorité des matières synthétiques ou plastiques (rayonne, polyéthylène, polyester, polypropylène) et du coton. Les matières naturelles utilisées peuvent également être un problème car elles sont très transformées ou alors très polluantes dans leur production comme c’est le cas du coton. De plus, le plastique est très présent, par exemple dans les tampons car on en retrouve dans les tampons eux-mêmes, dans les applicateurs qui les accompagnent, dans l’emballage qui entoure individuellement chaque tampon et parfois même dans la boîte qui les contient.



L’expertise de l’Anses a porté également sur le risque du syndrome de choc toxique menstruel. Les travaux ont montré que le risque de développer cette maladie, causée par une toxine bactérienne, est lié aux conditions d’utilisation des protections intimes.

Certains troubles liés à la santé reproductive (dont l’endométriose) pourraient être causés par les quantités résiduelles de dioxines contenues dans la plupart des tampons et serviettes hygiéniques et non par les menstruations elles-mêmes.


 

En nous intéressant à l’aspect économique de ces produits nous pouvons souligner qu’il en ressort une inégalité forte qui donne à ces produits un caractère non durable. Les femmes auraient en moyenne leurs premières règles jusqu’à 500 fois dans leur vie.

Le monde a fait une enquête sur le coup financier des menstruations pour une femme en France en s’appuyant sur le nombre de jours lors desquels les femmes ont leurs règles, la régularité à laquelle il faut changer les produits jetables, les études de marché sans prendre en compte les produits réutilisables et les médicaments qui doivent être pris lorsque les règles sont douloureuses. Le résultat est de 3 800 euros (5 900 dollars canadiens), à cela il faudrait ajouter les consultations chez les gynécologues et l’achat régulier de sous-vêtements et de linge de lit qui peuvent être tachés par le sang.

Au-delà de ce coup important, il réside une inégalité forte. En effet, en France, il a fallu attendre 2016 pour que la TVA baisse à 5,5% alors qu’avant ces produits étaient taxés comme les produits de luxe, soit à 20%. De plus, les femmes sont en moyenne plus pauvres . En effet, elles sont déjà victimes d'inégalités salariales. En France “En 2017, l'Insee montre que les femmes salariées du secteur privé gagnent (les femmes sont plus fréquemment à temps partiel), 28,5 % de moins que les hommes.”. De plus, le monde souligne que les achats liés aux menstruations peuvent représenter jusqu’à 5,5% du budget d’une femme en situation de précarité en un mois.



 

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